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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 16:28
Tristan Félix

Tristan Félix

 

Carte blanche à

Tristan Félix

Le samedi 18 janvier 2020, à 16h30

Médiathèque Verlaine

1 cour Elie Fleur, METZ

 

Entrée libre

 

Tristan Félix : derrière ce « nom de scène » masculin apparaît une femme et à travers elle un kaléidoscope de personnages oeuvrant dans un théâtre cruel et facétieux. En se rendant sur le site de Tristan Félix, intitulé « arts vifs et poésie », on peut lire en ouverture : « Ouvroir de poésie sauvage et magique.Fabrique de créatures grotesques et tragiques. Haut-fourneau de l'enfance et de l'animalité. Observation des extrémités du vivant. CHANTIER INTERDIT AU CONCEPT. »

C'est là une bonne entrée en matière pour tenter de présenter cette « artiste totale » qui pratique à elle seule la poésie, le conte, le mime, le chant, le théâtre de marionnettes, d'objets ou d'ombres, l'art vidéo, la performance, la photographie.Elle semble aussi parler toutes les langues, y compris celles des oiseaux et surtout des langues imaginaires.Elle a codirigé avec Philippe Blondeau une excellente revue : La Passe qui pourrait bien renaître sous d'autres formes...à la manière d'Ovaine peut-être !

Difficile de savoir ce que va nous réserver Tristan Félix à la médiathèque Verlaine de Metz, le 18 janvier 2020 à partir de 16h30. On a osé, en tout cas, lui donner carte blanche. Osera-t-elle nous gratifier d'une « lecture prouesse » ? Ou se déguisera-t-elle en « clown trash » pour un numéro tenant des arts du cirque  ? Nous emmènera-t-elle dans le monde onirique et fantastique d'Ovaine, personnage à métamorphoses multiples qui a fait l'objet d'un livre récent (*) ? Ce qui paraît sûr, c'est que vous ne pourrez pas être indifférents à une telle débauche d'inventions verbales et de créations imaginaires dont la poésie reste le socle régénérateur.

(*) "Ovaine, la saga", éd.Tinbas, 2019.

 

Voici la présentation proposée par Vincent Wahl

 

Notre invitée d’aujourd’hui est donc la poète Tristan Felix. Fréquenter, plusieurs jours durant, les traces de l’activité artistique de Tristan Felix, parce qu’on sait, par exemple, qu’il va bien falloir trouver à dire quelques mots d’introduction, c’est faire l’expérience de quelque chose d’assez entier, de frais, d’enthousiasmant, mais aussi de perplexifiant . D’emblée elle est présentée comme une artiste polymorphe, quasi protéiforme ; clown, photographe, marionnettiste, poète, conteuse, danseuse. … mais assez vite, on comprend que toutes ces facettes sont celles d’un seul et unique personnage, en construction perpétuelle, et qui pourrait même être une vraie personne !

Un personnage qui parle avant de naitre, dit-elle d’elle même, Je connais au moins un précédent : Kirikou , bien sûr ! (Je pensais comparer TF à Lewis Caroll, à Raymond Queneau, à Tomi Ungerer, mais celui qui vient, c’est Kirikou !)

Et donc il y eut un moment, un crépuscule du matin ou du soir, où TF s’extirpa elle-même, par la force de sa propre voix, ce « moteur à éclosion », s’extirpa donc, comme Athéna, de la cuisse d’une rivière impressionniste pleine de renoncules blanches et chatouilleuses. Mais d’éléments biographiques, à part l’officielle naissance au Sénégal et la résidence à Paris ou dans sa petite couronne, point. Sauf un si je l’ai bien compris : la fréquentation de l’ école « de la Bienfaisance ». Le reste n’est peut-être que fantasme de ma part : j’imagine cet établissement comme furieusement catholique, j’imagine aussi que notre artiste s’y est trouvée exposée à une synthèse insidieuse entre les bonnes intentions et l’autoritarisme arbitraire, entre le douçâtre et le fielleux. Je vois de l’ennui, et le besoin de le tromper en inventant des jeux, des formes, avec ce qu’on avait sous la main, les débris, les bouts de ficelle ? Je vois dans tout cela une puissante et constante source de dégoût et d’inspiration. Mais peut-être aussi une école du regard et de l’écoute. Peut-être aussi l’origine d’une inclination vers des mystiques, des rituels, à condition qu’ils soient animistes, chamaniques …

A la vie, imprévisible, dit Tristan Felix dans la revue « recours au poème ». La vie dans tous ses possibles, dans tous ses prolongements, comme fabrique de créatures grotesques et tragiques, comme melting pot d’humanité et d’animalité. L’intérêt pour la tératologie, pour les poissons momifiés, pour la figure du clown, les marionnettes. L’intérêt pour les « termes » de la vie, ses franges ; la naissance – fût elle avortée- et la mort. Au cours d’un entretien filmé par son complice nicAmy dont j’ai déjà tiré plusieurs éléments, Tristan Felix défend le continuum de la vie, dit que la tâche du poète est de retrouver le continuum, contre le compartimentage que fabriquent les mots, les termes. Faire chatoyer tout cela. Laisser la vie exprimer sa puissance, laisser tout cela « germiner ».

Peut-être aussi faire surgir autour de soi par le pouvoir de la langue, de l’imagination, tout un peuple, une armée. D’avortons, de marionnettes, de golems, de chats noirs, de scarabées à la carapace vert métallique, de guerriers en origami, de fétiches, comme Karaba la sorcière ? On peut s’appeler Tristan, ou Ovaine, ou Gauvain, être un chevalier errant, être vaillant, comme Kirikou, on n’est pas pour autant réduit à être une poor lonesome cowgirl. Et ce peuple armé de sa faconde, on le suscite pour combattre quoi ? La sottise ? La lâcheté ? La méchanceté ? Les termes ? La mort ? L’ennui ?

Peut-être l’apprendrons nous aujourd’hui. Laissons opérer devant nous la magie. A toi, Merlin, à toi Gauvain, à toi, Tristan !

 

 

 

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  • : BLOG de "poésie". Vous y trouverez une présentation des ouvrages d'Alain Helissen, recueils de poésie mais aussi nombreux livres d'artiste incluant peinture, collages ou photos. Par ailleurs le blog informe sur les rencontres poétiques animées par Alain Helissen et Vincent Wahl à la médiathèque Verlaine de Metz(quartier Pontiffroy) depuis 2007.
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