22 février 2008
5
22
/02
/février
/2008
11:51
Les Poétrous
[extraits]

Il y a entre les mots
des trous
dont tu ne parles pas
ils sont l’empreinte
de ta langue
par où parfois
ses relents montent
*
Partrout
tu laisses
des traces
des signes
de passage
tu crois écrire l’unique
lui déjà fléché
par tous les poétrous
de la troubu !
*
Sur le chemin
il n’y a que
silence
et le bruit
de tes pas
entre les trous
et que
la queue
frétrouillante
pour
te faire
signe
*
Vocation
tu n’as pas
poétrou
de garder
la ligne
continue
mots aux
trousses
va
jusqu’à
provoquer
le grand caranmotage
le choc frontal
avec
la langue
apprise
*
Laisse l’es
pace
ce blanc qui
croit
prolonger
l’émission
ainsi que du
trounnel
son bout
*
Puise au fond
du trou
l’enfance engloutie
en de troubles
os si durs à
dé
can
ter
Casse leur
la fi
gure de
style
Sans glotte
langue
ne dit
ni
ne
ment
*
De ta voix
ondulée
ne retiens que
l’introunation
l’épaisseur vocale
le soufle
à sa limite
l’expi
ration
*
Tout trou
commande
à le boucher
un autre
trou
Et toi
tu l’entreprends
la vaste trouerie
que tous les noms
n’iront jamais
porter
ni
tous
tous
les sons
ar
trou
cu
lés
*
Cavale
poétrou
Trace
voix
en dents
de scie
Va perdre
la meute
au-delà
de tout
pays règle
mentaire
*
No’mans langue
prou languant
le dernier
troumissile
connu

(4 ième de couverture)
Les Poétrous, par Alain Helissen
Collection Vents Contraires, Ed.VOIX.
100 pages ; format 13,5 x 21 cm ; avec des collages originaux de l'auteur;
14 euros l’ex.courant (+1,85 euro de frais de port)
Les exemplaires de tête sont épuisés.
Commande à l’auteur : Alain Helissen, 53 rue de L’Entente F-57400 Sarrebourg
Bruno Cany a lu Les Poétrous :
J'ai trouvé ce livre drôle et tendre (= non dénué de tendresse), si vous me le permettez.
Drôle, cette oblitération de la langue posée comme essence de la poésie : forer la langue de façon récurrente, obsessionnelle, compulsive serait le propre du travail poétique.
Je ne suis pas très sensible d'ordinaire aux jeux de mots (car gratuits et faciles), mais là le jeu touche à l'essence de la poésie (donc l'essentiel est atteint au cœur) et de plus sur un mode drôle (donc rare).
Emouvant son résultat (son effet sur le lecteur).
J'ai été sensible à certains néologismes (je ne les ai pas noté).
J'ai trouvé certaines images d'une grande force poétique (ainsi l'énigmatique : « Quand trou / va mal / rappelle tes oiseaux » ; ainsi encore : « le trou du sens / domicile fixe », qui dit si explicitement le trou du sens chez le sans domicile fixe, pour lui comme pour nous).
Mais j'ai surtout été touché par la grande musicalité de votre langue (la deuxième strophe de votre parodie de du Bellay : deux merveilleux alexandrins - c'est si rare aujourd'hui !), en particulier, dans cette poétrou des petits pieds, par ce que l'on pourrait appeler vos lignes musicales :
sans
do
mi
si
le
fixe (p. 42)
ni
fa
si
la
chanter (p. 48)
J'ai donc passé, grâce à vous, une excellente soirée poétique, et je vous en remercie !
Cordialement à vous,
J'ai trouvé ce livre drôle et tendre (= non dénué de tendresse), si vous me le permettez.
Drôle, cette oblitération de la langue posée comme essence de la poésie : forer la langue de façon récurrente, obsessionnelle, compulsive serait le propre du travail poétique.
Je ne suis pas très sensible d'ordinaire aux jeux de mots (car gratuits et faciles), mais là le jeu touche à l'essence de la poésie (donc l'essentiel est atteint au cœur) et de plus sur un mode drôle (donc rare).
Emouvant son résultat (son effet sur le lecteur).
J'ai été sensible à certains néologismes (je ne les ai pas noté).
J'ai trouvé certaines images d'une grande force poétique (ainsi l'énigmatique : « Quand trou / va mal / rappelle tes oiseaux » ; ainsi encore : « le trou du sens / domicile fixe », qui dit si explicitement le trou du sens chez le sans domicile fixe, pour lui comme pour nous).
Mais j'ai surtout été touché par la grande musicalité de votre langue (la deuxième strophe de votre parodie de du Bellay : deux merveilleux alexandrins - c'est si rare aujourd'hui !), en particulier, dans cette poétrou des petits pieds, par ce que l'on pourrait appeler vos lignes musicales :
sans
do
mi
si
le
fixe (p. 42)
ni
fa
si
la
chanter (p. 48)
J'ai donc passé, grâce à vous, une excellente soirée poétique, et je vous en remercie !
Cordialement à vous,
Bruno Cany
(courriel adressé le 29/04/2008 )
e-mail : alain.helissen@live.fr
blog : http://alainhelissen.over-blog.com