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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 13:12
 Collection Vents Contraires
VOIX éditions
 
 
Bruno FERN
 
111 points de contrôle
 
 
Quitte à relancer, qu’il y ait de la minutie là-dedans,
voire une tendance quasi maniaque à prendre les
choses à la lettre, ce qui permettrait au moins, dans le
même mouvement, de déceler des pannes dans la langue,
des fuites dont l’origine demeure en grande partie inconnue,
le tout aboutissant à une forme d’égarement.
 
ISBN 2-914640-69-2
Format 14 x 21 cm ; 84 pages ; 12
(rajouter 1 € de participation aux frais de port)
 
COMMANDE à :
 
Alain Helissen, 53 rue de l’Entente 57400 Sarrebourg
(chèque à l’ordre d’Alain Helissen)
 
 
  -articles-
 
De la langue qui compose les livres, peu d’écrivains songent à lui faire passer un contrôle technique. On ne s’étonnera pas, alors, qu’elle puisse essuyer des pannes, avoir des fuites dont on cherche vainement l’origine. Pour son premier livre Bruno Fern a pris soin de vérifier minutieusement l’état de cette langue, en la soumettant, excusez du peu, à 111 points de contrôle. C’est sans doute exagéré. Mais l’examen a le mérite de livrer quelques constats désopilants, par exemple : la langue aussi a son frein mais le plus souvent elle n’appuie guère dessus et fonce sur le premier venu. Élément par élément, Bruno Fern construit ici comme un texte à tiroirs. Il en rassemble les parties sans notice d’assemblage en admettant un résultat un peu décousu tant la langue qui fourche qui fourgue des mots souffre de failles en son système. Et ces 111 points de contrôle sont autant de petits pavés disséminés, malgré leur numérotation, dans un imbroglio indéfinissable, sens devant derrière et inversement. Pas de « colonne vertébrale », donc, à quoi se rattacher pour donner corps au texte, mais une forme avouée d’égarement ou d’errance. L’auteur dresse en fin de volume une liste « d’emprunts » à quelques poètes, que l’on retrouve discrètement – et savamment – mélangés aux vers. Il se tient quant à lui à l’écart, c'est-à-dire dans les mots, ceux dans lesquels il tombe comme l’autre dans la potion. Et s’il voudrait la tenir la syntaxe en faire du solide (…) le vers se dérobe et n’en finit pas dans la phrase de créer de l’espace. Les 111 points de contrôle, on l’aura compris, sont probablement plus nombreux encore.
 
Alain Helissen
(paru sur Sitaudis)
 
 Ce premier livre s'inscrit dans la logique de jeux du fragment. De cette haute tradition, que l'on connaît par les restes laissés par l'histoire (Héraclite) à la forme aphoristique que René Char donna à certains de ses livres, persiste l'idée d'une forme serrée comme un poing, tenace et compacte, grenade où le sens demeuré en retrait explose. C'est bien à cet équilibre vacillant et précaire que fait directement référence, par son titre, les 111 points de contrôle, puisqu'il importe dans son écriture la logique même de resserrement et d'affirmation que convoque le fragment. Nous entendons là cette sorte d'éthique revendiquée : "chacun formant (sans garantie) un fragment intégral/ une// pression qui s'ajoute d'autant plus que le jeu est à/ rechercher."

Emmanuel Laugier :  Le Matricule des Anges, N°91; mars 2008.

A la fin tu es là comme un mécanicien lyrique
Il y a une certaine folie chez Bruno Fern, pourtant tout semble parfaitement maîtrisé. nous avons d'ailleurs devant nous 111 points de contrôle. Et nous en faisons l'examen. Ou plutôt, ce sont ces mêmes points qui effectuent notre contrôle, testent notre lecture et taquinent notre langue. Car il s'agit bien de langage dans ce livre, de failles verbales, de syncopes syntaxiques ou d'apories au creux des mots : " Une fondation de lettres par la parole / donnée reprise en un mot comme en cent". C'est là toute la question de la trace et Bruno Fern jongle sur quatre-vingts pages avec la formule. Et il en a le sens. Sa poésie n'est pas un exercice, ni une fabrique et même si le jeu est partout présent, la technique n'avale pas l'idée et le texte n'en demeure pas moins très incarné:"de même qu'un corps fait des trous / dans la langue les / creuse de ses propres mots".

 

Mathieu Brosseau

publié dans CCP, N°17 ; mars 2009.- extraits -

22

pour mieux la tenir la
syntaxe en faire du sol
ide longuement à la recherche d'un corps
qui serait conducteur ou d'un
fil puis
celui du vent fera l'affaire
ou des viscères aussi
bien pris dans l'engrenage dont nulle
roue n'est visible de là
où nous fûmes placés
(moi en tout cas)

en réalité de qui filtre / est filtré le neutre ne figure pas au catalogue
car l'intemporel n'est pas plus dans les tempes
que dans les noms le vers
n'est qu'un point de fuite

(...)


 
 


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