Germain ROESZ
Bistrot lorgnette !
Bistrot lorgné
Il faut donner le principe de ces textes : être à un endroit (pour moi c'est généralement un bistrot).
Lire, enchaîner les mots rencontrés. Noter. Parfois un mot est pris au loin, au plus loin, puis, je retourne (le regard) à la table du bistrot pour un autre mot noté dans la mémoire inconsciente. Pour un autre fragment. Parfois lire à l'envers, décrypter. Lire à la limite de la myopie. Je n'invente pas. Ce que je ne vois pas je ne le note pas (c'est perdu). L'exercice est difficile. De l'attention. De la concentration. Les bruits alentour disparaissent. Parfois passe un bus, les panneaux publicitaires bougent. Des mots dans des miroirs, au travers des vitres.
Même cette notation échappe au réel. Les mots zappent, zippent, je dérape sur les mots. Les mots râpent sur moi.
Parfois je me contorsionne pour voir un mot, le mot. Le serveur me regarde d'un drôle d'air. Juste noter ce qu'on voit comme mot inquiète. Noter l'inquiétude.
Parfois le mot s'impose.
Enfin.
G.R.
ISBN 2-914640-76-5
EAN 9782914640763
80 pages ; format 14 x 21
prix : 13 € port compris
COMMANDE
à adresser à Alain Helissen 53 rue de l'Entente 57400 Sarrebourg
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Commande exemplaire(s) de bistrot lorgnette ! bistrot lorgné pour un montant de...
(règlement par chèque à l'ordre de Alain Helissen)
David CHRISTOFFEL
TRACTIONS WAH-WAH
Après la guerre, celui qui s'était pris pour le général pendant tout le temps n'a pas laissé là son goût de la conquête. Il trompait le temps son ennui son génie à enrôler l'ennemi.
Là-dessus, un chef de service peut fonctionner comme un général.
D'autant mieux décalqués, les soldats de part et d'autre se retapaient des nouveaux critères de fatigue. Pendant ce temps, les pianistes avaient toujours autant l'air de ne pas regarder les poètes polémologues.
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David Christoffel fait des opéras parlés : Le Déchante-Merdier en 1999, Goulu pas parterre en 2002, Le Fin fond en 2003, Lamento sans les poils en 2005, La Cigale et la Cigale en 2008.
Compositeur, il collabore à ARTE radio, aux ACR de France Culture, aux résidences de Tapage Nocturne sur France-Musique et surtout à des radios libres.
Chercheur, il travaille à l'EHESS sur Satie.
Poète, il publie dans les revues Doc(k)s, CCP, Il Particolare, Action restreinte...
L'intégralité de sa production est indexée à l'adresse : http://www.dcdb.fr
ISBN 2-914640-75-7
EAN 9782914640756
80 pages ; format 14 x 21 cm
Prix : 13 € port compris
COMMANDE
à adresser à : Alain HELISSEN 53 rue de l'Entente 57400 Sarrebourg
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commande......exemplaire(s) de Tractions wah-wah pour un montant de.......euros.
(à régler par chèque à l'ordre de Alain Helissen)
article d'Olivier Quintyn
publié dans CCP N°17, mars 2009.
Depuis son opéra parlé Le Déchante-Merdier (199), adapté du livre de Jacques-Henri Michot Un abc de la barbarie, l'oeuvre déjà abondante de Christoffel se déploie avec une belle ampleur et le souci constant de faire se conjoindre, dans le même espace de questionnement, le travail textuel, la poésie sonore et la plastique musicale. Les moyens mis en oeuvre ne sont toutefois pas ceux de la surenchère technique, ni ceux de l'addition effrénée des modes opératoires propres à chaque pratique réinvestie. Dans ses partitions pour piano inspirées par des textes de Tarkos, on ne trouvera nulle trace d'esthétique post-IRCAM, ni même de déconstruction kagelo-cagienne du système de notation musical ; à peine des suggestions de jeu pour le pianiste, dans la lignée du Satie de Sports et divertissements, viennent-elles accentuer le caractère tantôt fantaisiste, tantôt modulaire et répétitif, de la ligne phrastique, souvent affranchie de la densité de la pâte-mot tarkossienne. Cette même démarche, sous le signe du suranné productif, préside à l'opus textuel Tractions Wah-Wah, du nom de la pédale d'effet vocalisante appliquée à la guitare : encadrés de prose, fragments de réflexions sur la musique et éclats de vers dessinent une écriture narquoise et distante vis-à-vis du contemporain.