Vient de paraître
Dans la collection de poésie « Vents Contraires », chez VOIX éditions :
Didier BOURDA
VOL STATIONNAIRE DU DRAGON
Dans le Far West vénitien, tandis que la voiture s’enfonce dans la chaleur de Porto Maghera. Au bord de la route, des bâtiments industriels, des colonnes de fumée et tous les cinq cent mètres, une prostituée. L’histoire défile à la surface. Il dit simplement qu’un terrorisme d’Etat a existé dans les années soixante. Les activistes de ces années-là. En Italie et en Allemagne. Ne s’attardera pas sur son rôle au sein des Brigades rouges. Dit que c’est ça Venise.
A droite on aperçoit l’ancien local de l’Autonomie Ouvrière, à gauche devant une usine textile coule un canal qui mène à la lagune, au travers duquel les « camarades » tendaient des câbles pour empêcher les bateaux des briseurs de grève d’accoster. Les pneus, l’eau verte, le canal ; je me penche, je t’aperçois qui monte la garde devant l’usine et qui proteste…
C’est sans doute parce que c’est en premier lieu le corps qui voit les choses, et qui les sent, dit ce qu’il y a là, dans tout ce qui le touche, que Didier Bourda ne peut s’empêcher de jouer de son allure longiligne et souple lorsqu’il lit, avec son corps très présent, une poésie tout à la fois simple et engagée.
Gestuelle qui accompagne la parole. Le plus souvent en compagnie de l’accordéoniste Jesus Aured.
Il est depuis 2003 le directeur artistique de la manifestation Poésie dans les chais, en Jurençon.
Il a publié en 2009 : L’hygiaphone, à l’Atelier de l’Agneau.
ISBN 2-914640-86-2
86 pages ; 14 € (port inclus)
Commande et règlement à :
Alain Helissen, 53 rue de l’Entente 57400 Sarrebourg
(chèque au nom d’Alain Helissen)
Réception dans les 48 h.
Ce livre constitue la 28ième livraison de la collection Vents Contraires, animée par Alain Helissen chez VOIX éditions/Richard Meier.

Didier Bourda
VOL STATIONNAIRE DU DRAGON
Col. Vents Contraires ; VOIX éditions
Les missions se succèdent. Les lieux d’intervention varient. Cela commence par une opération de secours dans un col des Alpes. L’appareil, un dragon 64, est en vol stationnaire. En bas, les villageois avancent dans la neige, partis à la recherche de la victime. Le compte-rendu éclate en ses abréviations confuses ? De type « affaires », la deuxième mission transporte à Venise où a lieu l’inauguration du Palais Grassi. Sous les projecteurs, un homme d’affaires français, grand amateur d’art, ayant abandonné son projet de musée dans les anciennes usines Renault de Boulogne-Billancourt. Missions encore à Berlin, Prenzlauerberg, de type « Offshore services publics », ou à Venise, de type « sécurité/défense/opérations policières » et « servitudes médias ». Il est question des mouvements autonomistes allemands et italiens, des grands cartels du capitalisme mondial, des « grandes messes cathodiques », de scènes cinématographiques…
Didier Bourda, on l’aura compris, introduit la politique dans le champ poétique. C’est assez rare et pour le moins osé. Que peut la parole poétique face aux désordres du monde ? Que peut-elle, surtout, contre le déluge de mots et d’images que déversent quotidiennement les médias ? « Qu’écrire des poézi détend qui ainsi s’évadent », peut-on lire en fin de volume. Didier Bourda, en tout cas, ne se satisfait pas de la musique des mots, pas plus que du « chemin langagier » sur lequel il refuse de se laisser conduire. Son corps répond librement aux agressions d’un monde, précisément, peu respectueux du corps. C’est là, sans doute, la mission prioritaire de ce vol stationnaire du dragon.
Alain HELISSEN